Après un déclic qui m’a permis de trouver l’énergie nécessaire à la construction de mes étagères de rêves – et le plus beau c’est qu’après construction, elles y ressemblent presque !!!! – j’ai commencé à me sentir chez moi. Un chez moi devenu un peu plus spacieux à la suite du processus d’éventration systématique des cartons de bouquins qui gisaient au milieu du « salon », à moitié morts depuis la mi-septembre…
Et puis, tout comme « l’argent appelle l’argent », j’ai réalisé que l’espace doit appeler l’espace… Du salon, je suis passée à la chambre et ai fait le tri de mes fringues. Trois tas : à donner, à jeter, à garder… En quelques heures, je me suis sentie légère, légère, légère, tout comme le professeur Tournesol !
La suite j’en ai raconté un peu au fur et à mesure, mais pas beaucoup en français. Et la sémantique change d’une langue à l’autre. Je ne dis pas les mêmes sentiments, j’insiste plus ou moins sur tel ou tel épisode d’une situation donnée… Le 6 décembre, bonne-maman a quitté ce monde, quitté ce corps frêle qui lui causait tellement de douleur et de tourments depuis quelques mois. Loin d’être une surprise, ce départ m’a tout de même été très douloureux physiquement. Mon corps et chacune de mes cellules ont dit leur douleur. Des moments d’extrême désespoir accompagnés de larmes de crocodiles se succédant à des moments de paix et de silence intérieur.
Au cours des quelques jours qui ont suivi, les moments familiaux de joies et de fête d’anniversaire se sont juxtaposés à ceux des adieux autour d’un corps inerte et rapetissé d’une grand-mère bien-aimée. J’ai trouvé le courage - insoupçonné ? - de demander le soutien dont j’avais besoin par mots à certains ou par gestes à d’autres, et j’ai eu la chance et le douloureux bonheur de découvrir qu’on me l’offrait très volontiers… Est-il donc si facile d’aimer et d’être aimé ? Suffit-il de demander ? J’ai su m’ouvrir un peu plus, m’exposer et montrer qui je suis avec le risque ou plutôt la peur - encore fortement ancrée (et encrée ?) dans une mémoire cellulaire, ancestrale ou autre - de me faire rejeter…
Ces quelques jours intenses en émotions ont été rapidement suivis des fêtes de Noël, et d’une semaine supplémentaire passée en France, en famille. J’ai découvert l’importance de la famille, j’ai ressenti le besoin d’être entourée et j’ai poussé encore un peu plus loin cette ouverture, « voilà qui je suis ». Je sens que son décès m’a poussé à grandir, d’un coup, sans prévenir. Et c’est bon.
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